18 décembre 2023

Les consignes de la consigne

Depuis le 1er novembre dernier, la phase 1 du programme gouvernemental de modernisation du système de consigne est entrée en vigueur. Basée sur une approche de responsabilité élargie des producteurs, la modernisation vient confier la gestion des produits visés, ici les contenants consignés, aux personnes qui les commercialisent, les mettent en marché ou les distribuent.

C’est bien beau tout ça, mais qu’est-ce que cela veut dire pour les gens à la maison? En fait, deux gros changements sont à retenir. Le premier se voit dans la liste des contenants qui sont maintenant consignés. Depuis quelques semaines, ce sont tous les contenants de boisson prête à boire en aluminium de 100 ml à 2 litres qui le sont, sans exception, de même que les contenants de plastique et de verre qui l’étaient déjà. Vos canettes de jus de légumes, d’eau pétillante ou de thé vert en font donc maintenant partie.  

Si vous avez entendu parler d’une consigne incluant aussi les contenants utilisés pour la mise en marché d’une boisson prête à boire, faits de plastique, de verre ou de carton, vous n’avez pas rêvé. La nuance est que cette consigne, dite élargie, ne sera mise en place qu’à partir du 1er mars 2025, lors de la phase 2 du projet. Ce n’est donc pas tout de suite pour les yogourts à boire, les bouteilles d’eau, les boîtes de jus et les bouteilles de vin. 

Le deuxième changement déjà en vigueur concerne la valeur de la consigne. Alors que nous étions habitués à un montant qui variait de 0,05 $ à 0,20 $ selon la nature du produit, la nouvelle consigne a été uniformisée et est établie à 0,10 $ pour tous les contenants visés par le programme à l’exception de certaines bouteilles de verre consignées de 500 ml et plus qui sont consignées à 0,25$. Donc, si vous avez l’habitude d’acheter une caisse de 12 canettes, il est normal de voir que la somme de 0,60 $ prélevée en consigne sur votre facture est maintenant passée à 1,20 $. 

L’objectif est qu’en augmentant la valeur de la consigne, le pourcentage des contenants visés qui seront ultimement récupérés et recyclés augmente à son tour. À titre d’exemple, 700 millions des 1,1 milliard de bouteilles d’eau vendues annuellement au Québec se retrouvent à la poubelle ou abandonnées dans la nature. C’est donc dire que les consommateurs ne déposent que 36 % d’entre-elles dans le bac de récupération. Elles y sont pourtant notoirement acceptées, en plus d’être recyclées 100 % localement. La consigne mise donc sur le fait malheureux que la préservation de l’environnement n’est pas un incitatif suffisant pour poser le bon geste, aussi facile soit-il. 

Chez Tricentris, nous continuons malgré tout à trier les canettes séparément. Même si les centres de tri ne reçoivent plus le montant de la consigne, elles offrent encore une valeur de revente plus élevée que les autres contenants d’aluminium. Notre travail se poursuit afin de donner une deuxième vie à un maximum de canettes. Alors, que vous décidiez de les mettre dans votre bac ou de les rapporter en épicerie, le choix vous revient. Elles seront bien recyclées dans les deux cas. Et ça, c’est tout ce qui compte!

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