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de matières

Quand les marchés plantent

À défaut d’être le mot le plus distingué du dictionnaire pour décrire la situation, cette expression familière est pourtant la première qui nous vient en tête pour décrire les marchés de la dernière année: ils ont tout simplement planté.

Déjà, l’automne dernier, les marchés avaient chuté drastiquement, entraînant la valeur de la tonne relative sous le seuil de rentabilité et engendrant des pertes mensuelles de 1 à 2 millions pour Tricentris. La situation a perduré et s’étire depuis bientôt un an. Et, bien que nous ayons appris des crises du passé en créant un fonds de stabilisation pour faire face à ce genre de situation, il ne s’agit pas d’une solution éternelle ni d’une ressource inépuisable.

Par exemple, une matière comme le plastique HDPE se vend actuellement plusieurs centaines de dollars de moins qu’au même moment il y a 12 mois. Il s’agit pourtant de la même matière. Et nos opérations pour en faire des ballots demeurent les mêmes également. Mais le prix du plastique vierge a chuté au point qu’il est moins coûteux, pour les fabricants, de travailler avec la matière vierge plutôt qu’avec la matière recyclée. Difficile alors de générer une demande suffisante pour maintenir les prix.

Le HDPE n’est pas la seule matière qui nous fasse mal en ce moment. Toujours en comparant nos données avec celles de l’été passé, la valeur du carton a chuté de moitié, le PET (plastique #1) se vend 84 % moins cher, les fibres trouvent preneur pour seulement le tiers du prix et les plastiques mixtes ne rapportent que 15 $, soit une baisse de près de 500 $ en 12 mois.

Pour notre équipe des finances, menée par sa directrice, Geneviève Lachance, il s’agit d’un défi quotidien. « On a commencé à décaisser notre fonds de placement en novembre dernier pour pallier notre manque de liquidités. En mars, on prévoyait que notre fonds de stabilisation serait épuisé en septembre. En revoyant certains de nos coûts, on a pu acheter un peu plus de temps, mais les reprises du marché que laissaient entrevoir certains de nos collaborateurs ne se sont pas matérialisées. »

Malgré tout, la matière continue d’arriver aux centres de tri et il faut la traiter. Et cela prend des trieurs, des fournitures et des équipements de production aptes à faire le travail. Nos frais d’opérations représentent plus de 85% de nos dépenses totales et ils sont à 90% incompressibles. Donc, bien que tous les efforts soient faits pour minimiser les dépenses, la grande majorité est requise pour assurer le maintien des opérations. Parallèlement à cela, nos équipes font tout ce qu’elles peuvent : l’ensemble des dépenses a été revu, les frais généraux qui pouvaient être coupés l’ont été et des plans de financement ont été négociés auprès de nos fournisseurs afin de faire une différence sur le flux de trésorerie.

Comme on dit à chaque crise, cela va finir par remonter. Mais en attendant, pour nous aider à maintenir le cap, nos membres ont accepté, lors d’une assemblée générale extraordinaire tenue le 17 août dernier et à l’issue d’un vote fortement favorable, que Tricentris puisse faire appel à eux dans une situation exceptionnelle comme celle que nous vivons aujourd’hui. Un bel exemple de mise en œuvre des principes coopératifs qui animent nos membres.

 

Publié le 30 août 2023
Article tiré du Tricentris Express de août 2023. Cliquez ici pour consulter le bulletin complet

Les marchés s’écroulent

L’expression « toute bonne chose a une fin » nous vient à l’esprit depuis quelques semaines. Après 18 mois de rentabilité et même quelques-uns de prospérité, les résultats financiers de Tricentris retournent en territoire négatif. La tonne relative valant aujourd’hui un peu au-dessus de 80 $, elle coûte donc plus cher à produire que ce qu’elle rapporte. À titre de comparaison, cette même donnée affichait 200 $ de plus à pareille date l’an dernier. Il est pourtant ici question de la même matière. À l’instar d’une image, un graphique vaut mille mots :

graphique

Nous devrons donc faire appel à notre fonds de stabilisation pour prendre la relève d’ici à ce que les marchés se redressent. Nous avons toutefois bien profité des fastes mois de la dernière année pour le regarnir.

Les prix de vente de nos matières sont intrinsèquement liés à la santé économique mondiale. Et aujourd’hui, alors que l’inflation persiste, la consommation diminue. C’est cet aspect qui nous touche directement. Comme les gens revoient leur consommation à la baisse, les fabricants s’adaptent à la demande et achètent donc moins de matière première pour leur production. La demande faiblit mais l’offre demeure.

Alors que même les économistes les plus chevronnés hésitent à se prononcer sur l’avenir des taux d’intérêts de la réserve fédérale, il est difficile de prédire quand les prix redeviendront plus normaux.

Cependant, gardons en tête que la plus longue crise des marchés que nous avons connue aura duré 21 mois. Rappelez-vous : les frontières chinoises étaient fermées à l’importation de matières provenant de tous les centres de tri, les ballots ont été redirigés en Inde qui a vu s’installer des usines de transformation du papier en pâte, qui elle, était ensuite envoyée en Chine. Débutant à la fin de 2017, c’est cette réorganisation complète de la chaine d’approvisionnement qui avait été longue. Cette durée et la forte baisse de la valeur des fibres était alors plutôt inhabituelle. Autrement, les crises du marché survenues depuis 1997 n’ont jamais dépassé 17-18 mois et ont durée, en moyenne, une année. Alors, on s’accroche.

Publié le 17 octobre 2022
Article tiré du Tricentris Express d’octobre 2022. Cliquez ici pour consulter le bulletin complet.